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Biocontrôle : comment ça marche ?

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26 mars 2021, par Mathilde Lheureux, Chambre d'agriculture de la Somme

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Les solutions de biocontrôle sont réelle une alternative aux solutions chimiques et complètent de façon intéressante les leviers agronomiques.

Le plan écophyto II pose la volonté d’une agriculture moins dépendante aux produits phytosanitaires. Son objectif est la diminution de 50% des pesticides de synthèse d’ici 2025.

Certaines matières actives, comme le chlorothalonil ou l’époxyconazole, sont retirées du marché. Les résistances évoluent : souches de septoriose aux triazoles, ravageurs aux pyrèthres,… Dans ce contexte, le changement des pratiques devient incontournable.

La Chambre d’agriculture étudie ainsi l’emploi de techniques alternatives aux solutions chimiques via les produits de biocontrôle, en complément des leviers agronomiques.

Qu’est-ce que les biocontrôles ?

Les biocontrôles sont un ensemble de méthodes de protection des végétaux basées sur l’utilisation de mécanismes naturels.

Seules ou associées à d’autres moyens de protection des plantes, les solutions de biocontrôles sont fondées sur les mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel. Leur principe repose sur la gestion des équilibres des populations d’agresseurs.

Les produits de biocontrôle sont définis à l’article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime comme « des agents et des produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ».

Les intérêts dans le système cultural Somme

Les solutions de biocontrôle apportent plusieurs réponses.

1. Elles répondent à la substitution des produits phytosnitaires en restant autant efficaces. Les biocontrôles respectent les processus de régulation naturels et réduisent les risques de persistances et de pollution dans le milieu cultivé. Toutefois, bien qu’ils soient d’origine naturelle, ils nécessitent également des évaluations et des précautions.

2. Elles répondent aux impasses techniques lors de présence de résistances, phénomène grandissant, et aux retraits des homologations. Les solutions de biocontrôle actuelles n’apportent généralement pas les niveaux d’efficacité procurés par les produits phytosanitaires de stynthèse et nécessitent souvent des re-conceptions de systèmes. Mais elles peuvent devenir une solution incontournable en situations de résistances.

3. Elles répondent à la réduction des IFT dans les certifications HVE et dans les engagements des contrats MAE (Mesures AgriEnvironnementales). Les produits de biocontrôle sont comptabilisés «à part dans les IFT». C’est une source de motivation supplémentaire afin de les intégrer dans les systèmes de cultures. Ils sont également exemptés des Distances de Sécurité Riverains.

Les Préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), des produits non soumis à l’AMM*

Les substances naturelles à usage biostimulants :

> D’origine animale ou végétale, ces substances agissent sur la santé générale des plantes.
> Liste officielle du ministère de l’agriculture.

Les substances de base :

>Règlement européen 11/07/2009.
> Les substances de base ne sont pas des produits phytopharmaceutiques (pas d’AMM), néanmoins ces substances doivent faire l’objet d’une approbation au niveau européen.


Exemples :
- le saccharose : substance de défense naturelle (SDN) contre la pyrale du maïs doux et contre le carpocapse des pommiers,
- la prêle : fongicide sur pommier, pêché, vigne, légumes, céréales,
- le fructose : SDN contre le carpocapse des pommiers,
- le vinaigre comme fongicide et bactéricide en traitement des semences céréales,
- l’hydroxyde de calcium (ou chaux éteinte) comme fongicide sur arbres fruitiers contre le chancre Néonectria galligena,
- le bicarbonate de sodium comme fongicide pour les fruitiers, les légumes, la vigne.

* Autorisation de mise en marché

Des préparations naturelles en solutions alternatives aux solutions chimiques

Les extraits fermentés ont une action préventive.

- Les extraits fermentés d’orties préviennent de nombreuses maladies et attaques d’insectes. Ce sont des excellent phytostimulants. Ils améliorent la fonction chlorophyllienne, dynamisent efficacement les échanges sol/plante en favorisant la croissance foliaire et racinaire. Ils stimulent également la flore microbienne et augmentent l’énergie de germination (possible en enrobage de graine ou dans la ligne de semis)

- La décoction de prêle a une action préventive et curative. Elle est riche en silice, minéraux et oligoéléments. C’est un puissant anti-fongique. Elle renforce les parois cellulaires des plantes qui auront une meilleure tonicité et résistance (action préventive). Son action curative est réalisée par un assèchement des maladies dites « humides » telles que le mildiou et l’anthracnose.

- La macération d’ail a une action préventive et curative. Elle contient différents sulfures qui sont très efficaces contre de nombreux ravageurs tels que les pucerons, bruches, charançons, thrips, altises du lin…

Source : « Les Alternatives Biologiques aux pesticides – Eric Petiot et Patrick Goater »